Le Liadou de Conques

Méritant tous les superlatifs, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, figure au premier rang des édifices majeurs conçus par le génie de l’homme roman, après les peurs de l’an mil. La construction de l’église actuelle, sur l’emplacement de la basilique du Xe siècle, remonte en effet à l’abbatiat d’Odolric (avant 1031-1065), se prolonge sous ceux d’Etienne (1065-1087) et du très actif Bégon (1087-1107) pour s’achever avec celui de Boniface (1107-vers 1125).

Conques et art roman

Sainte-Foy de Conques, phare spirituel et architectural

Sainte-Foy de Conques tient lieu de prototype, et ses caractéristiques architecturales servent, d’une certaine mesure, à définir le modèle des grandes églises dites de pèlerinage.

L’homogénéité du plan de l’édifice, dans lequel une communauté de moines bénédictins, établie à Conques depuis l’an 800, célébrait les offices, traduit véritablement une unité parfaite de conception telle que plusieurs générations de maîtres d’œuvre ou de maçons anonymes l’ont définie. En raison de sa double finalité – la célébration liturgique et l’accueil des pèlerins venus par milliers se recueillir auprès des corps saints –

Afin de faciliter l’accueil et la circulation des fidèles, des collatéraux bordent la nef ; le transept est doté de larges croisillons, et dans l’abside un déambulatoire sur lequel s’ouvrent des chapelles rayonnantes vient circonscrire le choeur. Dans sa perfection architectonique, l’abbatiale de Conques offre néanmoins quelques particularités liées aux contraintes du terrain : une nef de six travées, anormalement courte, un transept d’une ampleur exceptionnelle, une abside seulement dotée de trois chapelles rayonnantes.

L’élévation intérieure, en revanche, force l’admiration avec ses 22,10 mètres de hauteur sous les voûtes de la nef et ses 26,40 mètres pour la coupole de la tour-lanterne reconstruite – après son effondrement – sur la croisée du transept durant les dernières décennies du XVe siècle.

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